Co-intervention en classe de terminale bac pro : possibilités d’adaptation à la rentrée 2021

À la suite des annonces faites par le ministre au comité de suivi de
juin 2020, la DGESCO a présenté fin janvier, lors du conseil supérieur de l’Éducation (CSE), un projet d’arrêté proposant des modifications
dans l’organisation de la co-intervention en classe de terminale bac pro.

Ainsi, à la rentrée 2021, en classe de terminale, le volume horaire dédié à la co-intervention pourra continuer à être utilisé, comme en classes de seconde et de première, pour de la co-intervention entre enseignement professionnel et français/enseignement professionnel et mathématiques-sciences.

MAIS IL POURRA ÉGALEMENT ÊTRE ÉLARGI :

  • à l’organisation de la co-intervention entre enseignement professionnel et d’autres disciplines d’enseignement général comme l’histoire-géographie et enseignement moral et civique, la langue vivante A et/ou B, les arts appliqués et la culture artistique, l’éducation physique et sportive ;
  • à la mise en place d’un « atelier de philosophie » ;
  • au renforcement de l’horaire dédié à l’accompagnement pour le projet post baccalauréat de l’élève (poursuite d’études supérieures ou insertion professionnelle).

Le choix lié à l’organisation et à la mise en œuvre de l’utilisation de ces heures en co-intervention se fera après examen en conseil pédagogique.

Depuis 2 ans, le SNETAA-FO demande une adaptation de la co-intervention, mais le résultat n’est pas à la hauteur de nos attentes. C’est la raison pour laquelle, nous avons voté contre ce texte lors de sa présentation en CSE.

En effet, si le SNETAA-FO, qui portait cette demande forte de nos collègues PLP, est favorable à l’introduction de l’histoire-géographie, de l’EMC et des langues vivantes en co-intervention, nous sommes plus que dubitatifs en ce qui concerne les arts appliqués. Il nous aurait semblé plus judicieux d’inscrire réglementairement la place de cet enseignement dans le chef d’œuvre, en nommant les PLP arts appliqués référents de cette nouvelle modalité d’enseignement ; c’est une exigence que nous portons depuis 2 ans.

De plus, si nous défendons depuis plus de 20 ans le projet de la philo en LP, nous ne pouvons accepter que cette avancée pour les élèves de la voie professionnelle entraîne un recul de l’enseignement de spécialité professionnelle, ainsi que du français et des mathématiques.

Enfin, le SNETAA-FO ne peut accepter que ces heures soient utilisées à l’accompagnement pour le projet post-bac de l’élève, alors qu’elles étaient initialement dévolues à l’accomplissement du programme en enseignement général et du référentiel en enseignement professionnel.

Pour le SNETAA-FO, s’il n’est pas question d’enlever des heures en enseignement général, il n’est pas non plus question d’enlever des moyens d’enseignement à l’enseignement professionnel, qui plus est au moment où il y a un fort sentiment de déprofessionnalisation chez les collègues de l’enseignement professionnel. La solution n’est pas de reprendre d’une main ce que l’on donne de l’autre.

Le SNETAA-FO, malgré ses nombreuses demandes auprès de la DGESCO, s’inquiète qu’aucune information ni aucune formation ne soient mises en place pour préparer les modules insertion professionnelle ou poursuite d’études en terminale à la rentrée 2021. Les PLP devront-ils encore voir arriver ces nouveautés sans aucun accompagnement de l’inspection ? Le SNETAA ne cesse d’alerter le MEN sur le ras-le-bol et les colères qui montent dans les salles des profs !

Enfin, le SNETAA-FO continue à se battre pour obtenir une adaptation du chef-d’œuvre en première année de CAP afin de redéployer ces heures vers des heures de soutien, d’aide personnalisée, pour les jeunes arrivant du collège souvent les plus en difficulté scolaire et qui en ont donc le plus besoin.