Comment évaluer ces 3 mois loin des bancs de l’école ?

Le SNETAA, à l’heure de la reprise, se questionne sur ce temps hors de l’école. Cet événement inédit a renforcé l’idée que l’école a un rôle des plus central dans l’éducation de nos élèves. Cette reprise s’accomplit dans l’urgence d’une fin d’année, avec tout ce qu’il y a à faire (les bilans, les procédures d’orientation, les affectations, la préparation de la rentrée), avec la tentation de rattraper le temps perdu. Nous avons conscience que la situation que nous venons de vivre laissera des traces. Nous avons vu que les inégalités scolaires se sont renforcées durant cette période. Cela a été répété sur tous les tons : « l’enseignement à distance accroît les inégalités » puisqu’il renvoie aux conditions matérielles, sociales, culturelles et psychologiques des familles. 

A l’heure du bilan nous constatons que l’enseignement à distance mis en place durant le confinement n’a pas remplacé l’enseignement habituel. Pour une minorité (beaucoup plus importante que prévue), la « continuité pédagogique » s’est traduite en fait par un éloignement de l’enseignement.

Le mot crise vient d’un mot grec qui signifie : séparer, juger. La crise actuelle nous permet peut-être de séparer ce qui est essentiel de ce qui ne l’est pas, de juger de ce qui est vraiment important. La créativité dont ont fait preuve les enseignantes et les enseignants pour s’adapter au mieux au nouveau contexte a été extraordinaire, et spontanée. Malgré les possibilités offertes, le numérique a mis en avant le fait que la continuité pédagogique repose sur les compétences intrinsèques de l’enseignant vis-à-vis du numérique, et de la disponibilité des outils informatiques. Au regard de ces éléments la continuité pédagogique et la reprise d’activité suite au « déconfinement » reposent en grande partie sur une solide organisation préalable.

Il est important d’analyser ce qui s’est bien passé mais aussi ce qui s’est moins bien passé afin d’en tirer tous les enseignements, d’être mieux préparer à faire face à ce type d’événements et ainsi assurer la dispensation des enseignements pour toutes et tous. « Faire l’École » c’est lutter pour l’égalité du droit à l’éducation.