La philosophie pour les élèves de la voie professionnelle en 2021, oui !  Mais pas à n’importe quel prix.

Le SNETAA-FO a soutenu depuis 1995 toutes les expérimentations pédagogiques visant à introduire la philosophie en LP sans que cet enseignement se fasse au détriment de tout autre enseignement. C’est un mandat fort pour tous les PLP qui peuvent enseigner cette discipline. Nous avons les PLP qui savent faire : qu’on se le dise !

Nous pouvons donc nous satisfaire qu’enfin, après 25 années d’expérimentations, la philosophie s’inscrive dans le paysage de l’Enseignement Professionnel. 

Les élèves revendiquent cet enseignement depuis longtemps (1998) entre autre parce qu’il est un symbole d’égale dignité avec les autres baccalauréats. Nous les soutenons et avons été un acteur fort, partout, en tant que pionniers pour donner corps à cette revendication des jeunes et à notre mandat historique. 

Mais, disons le tout aussi clairement, le SNETAA sera vigilant :  ça ne doit pas se faire n’importe comment ! Ni au détriment d’autres heures de cours disciplinaires ni au détriment de la professionnalisation de nos diplômes. 

Un arrêté présenté en Conseil Supérieur de l’Education (CSE dont nous sommes membre) le 21 janvier 2021 permet, à la rentrée 2021, aux équipes pédagogiques volontaires, de mettre en place un « atelier philosophie » dans la classe de terminale de baccalauréat professionnel. 

Pour le SNETAA-FO, cet « atelier de philo » permettrait aussi de renforcer la formation citoyenne des élèves de la voie professionnelle. Toutes les expérimentations menées à Reims, Orléans, Besançon, Montpellier, Toulouse… ont montré un impact positif tant sur le parcours scolaire de l’élève que sur l’ambiance générale de la classe. 

La proposition faite par les Inspecteurs Généraux d’utiliser les heures de co-intervention pour mettre en place ces ateliers peut générer des crispations dans les équipes pédagogiques si cette disposition venait à se généraliser dans tous les LP. Premièrement, peu de LP monteront cette expérimentation. Deuxièmement, gageons que les recteurs sauront abonder en heures complémentaires aux grilles pour un enseignement de philosophie. Nous y veillerons.

Les collègues PLP lettres-histoire et PLP maths-sciences ne peuvent pas voire favorablement leur horaire diminuer pour un nouvel enseignement quand bien même nous revendiquons l’enseignement de la philosophie en bac pro. 

Pour le SNETAA-FO, s’il n’est pas question d’enlever des heures en enseignement général, il n’est pas non plus question d’enlever des moyens d’enseignement aux matières professionnelles comme la proposition portée par un syndicat de prendre des heures sur le module « poursuite d’études ou insertion professionnelle » qui doit naitre en terminale dès la prochaine année scolaire.

Au moment où un grand nombre de PLP se plaignent d’un sentiment de déprofessionnalisation des diplômes, nous veillerons à ce que toutes leurs heures dues leur soient allouées et que tous les postes soient préservés.  

La solution n’est pas de déshabiller Pierre pour habiller Paul. Ni d’ailleurs de déshabiller Paul pour habiller Pierre comme le voeu émis en CSE. 

Pour le SNETAA-FO, il faut donner des moyens supplémentaires aux équipes pédagogiques volontaires, et, à plus long terme, intégrer l’enseignement de philo dans les enseignements réglementaires obligatoires de la grille horaire de terminale bac pro en respectant les trois axiomes essentiels :

1/ l’enseignement général ne doit pas payer l’addition ;

2/ les matières professionnelles doivent être préservées et consolidées ;

3/ nos diplômes doivent restés à fort ancrage professionnalisant.