Lettre aux adhérents

Cher·e·s collègues,

Cher·e·s adhérent·e·s,

Nous vivons des moments inédits, difficiles voire pénibles pour certains d’entre vous. C’est pourquoi, avant tout, nous pensons à celles et ceux qui souffrent parce que la maladie les frappe, directement ou indirectement. Le SNETAA-FO tient à leur témoigner son soutien entier.

Vous restez en relation étroite avec les représentants du SNETAA-FO dans votre académie et avec le secteur « relations adhérents » qui continue bien entendu à répondre à vos attentes par téléphone ou par mail (01.53.58.00.30 et snetaanat@snetaa.org). Avec ses élus, commissaires paritaires, Il continue son service pour les contestations de mutations « inter » et assure votre défense (mutations@snetaa.org).
Il a mis en place une cellule psychologique avec sa militante psychologue clinicienne (06.19.79.32.30).
Tous les militants dans les régions, les départements sont sur le pont pour vous assurer une information au plus près de votre réalité et intervenir auprès des décideurs locaux (chefs d’établissement, Dasen, recteurs). Le lien étroit avec votre syndicat demeure essentiel pour votre information, surtout en ces temps troublés.
Le SNETAA-FO est aussi en contact constant avec les services du ministère depuis le début du confinement, vous le savez. Il est indispensable de conserver et d’entretenir ces échanges pour votre seul bénéfice, donc pour celui de nos élèves. Cette préoccupation a toujours été la nôtre ; elle est aujourd’hui plus encore réaffirmée, consolidée en anticipant les situations auxquelles nous faisons face ensemble.

Le ministère a pris la mesure des difficultés que crée la continuité pédagogique dans la voie professionnelle, plus que jamais essentielle pour nos élèves. Il sait que nous, PLP, travaillons davantage du fait de cette immense organisation des cours à dispenser. C’est pourquoi le SNETAA en appelle au ministre pour que la confiance qu’il témoigne envers ses enseignants se ressente jusque dans les établissements, à travers tous les échelons de la hiérarchie.
Nous demandons que les messages descendants, ceux qui proviennent du chef d’établissement, des IEN, DASEN, recteurs ne parviennent pas sur les messageries électroniques des professeurs après 18h et jusqu’à 8h le matin. Il s’agit de respecter et de faire respecter le simple droit à la coupure numérique. Pour les professeurs, alors qu’ils ont déjà à s’occuper de leur famille confinée, nous demandons clairement de leur laisser la possibilité de travailler le soir, au calme et sereinement. Pour les PLP, c’est une double journée. Chacun·e doit veiller à faire des coupures régulières pour ne pas se sentir submergé ou se laisser dépasser par les informations toutes les heures plus anxiogènes. La coupure numérique et informative est aussi salutaire.
Sur la question de la transmission des cours aux élèves et alors que les difficultés de connexion sont manifestes, le SNETAA-FO exige que l’on félicite les enseignants qui ont fait preuve de créativité pour pallier aux limites criantes des outils numériques (ENT, Pronote et la messagerie professionnelle académique) ayant poussé chacun au «système D» pour ne pas laisser seuls les élèves ! Mais, bien sûr et encore une fois : à l’impossible, nul n’est tenu ! Oui, les PLP, travaillent ! Et beaucoup !
À ce titre, nous dénonçons toutes les tentatives de multiplication de surveillance inappropriée par des procédures administratives chronophages, inutiles comme les reporting de certains grands groupes dont personne ne sait à quoi ils servent, qui les lit,  si ce n’est dans une logique de « surveillance suspecte » qui n’a pas lieu en cette période. Chacun·e, en son temps, saura rendre des comptes. Il ne faut pas soupçonner les PLP.

Les PLP travaillent pour la réussite de nos élèves, en particulier pour ceux qui seraient en voie de s’éloigner du système scolaire. Dans la voie professionnelle, ils sont estimés à 70 000 decrocheurs par an. Ce chiffre devrait hélas vraisemblablement augmenter du fait d’une rupture pédagogique malgré toutes les bonnes volontés. Au regard des retours de terrain, c’est en particulier le cas d’élèves en CAP.
Notre priorité est de ne laisser personne sur le côté. Le SNETAA-FO reste très attaché à l’utilisation du nouvel outil mis en place : le CAP 3 ans. Nous demandons que l’on utilise ce dispositif pour faire face au décrochage scolaire. Nous demandons la possibilité de multiplier les places réservées aux élèves qui prolongeraient le cycle du CAP à 3 années et ce, autant qu’il le faudra. Nous pouvons nous appuyer sur les équipes qui expérimentent actuellement cette possibilité. Le SNETAA FO demande le CAP en 3 ans pour tous ceux qui auront « décroché ».

D’ici-là, partout, les PLP ont besoin des personnels de la vie scolaire pour redoubler nos échanges avec les jeunes qui n’ont pas fait de premiers retours à leur équipe de professeurs. La continuité pédagogique ne doit pas occulter la place qu’occupent les représentants du personnel dans le processus des décisions administratives. Les domaines concernés nous touchent tous : les mutations, les cartes scolaires, les promotions (hors classe, classe exceptionnelle, accélération de carrière, etc), la place des contractuels, leurs contrats, les stagiaires PLP et CPE, nos collègues en Outre-Mer avec des situations si spécifiques et tous les cas particuliers… Le ministère est conscient des difficultés que le confinement engendre et tâche de répondre aux situations que nous soulevons. À ce propos, le SNETAA estime que les instances dans lesquelles siègent les élus du personnel (en particulier les CAPN, les CAPA…) doivent siéger dans des conditions normales, sans passer par les subterfuges de la visioconférence. Nous avons demandé à ce que toutes ces instances soient déplacées et que l’on octroie des décharges aux commissaires paritaires pour la fin de l’année scolaire, comme l’an dernier. Les services rendus pour tous seraient alors considérables. À l’inédit, il faut prévoir et anticiper l’inédit.

Le SNETAA-FO n’a jamais été aussi proche de vous que dans l’épreuve que nous traversons. Notre devoir syndical s’exerce à plein, à tous les niveaux de décision. Nous sommes farouchement déterminés à défendre les droits des PLP, quelles que soient les circonstances ! Nous le rappellerons encore demain, mercredi 25 mars 2020, lors de l’audience avec Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Éducation nationale.
J’insiste encore pour une solidarité pleine avec toutes celles et ceux qui sont confrontés à la maladie, à la solitude et aux difficultés des aléas de la vie.


Chaleureusement,


Pascal VIVIER

Secrétaire général