Un temps pour soi

Plus d’un tiers de l’humanité est soumis à des mesures de confinement du fait de l’épidémie de coronavirus. On nous somme de rester chez nous toute la journée, durant plusieurs semaines, ne pouvant sortir que pour faire nos courses, un peu de sport, rendre visite à une personne âgée dépendante…

Qu’en est-il des risques pour notre équilibre psychologique ? La situation est inédite, son impact l’est aussi.

Le confinement met à mal le lien social puisqu’on ne peut plus voir la famille, les amis, les collègues. Il n’a évidemment pas les mêmes conséquences pour tous. 

Comment se prémunir des risques engendrés par le confinement ? Il faut :

  • exprimer ses émotions ;
  • trouver un moyen, en cas de colère, de s’isoler ;
  • conserver son rythme habituel d’une journée de travail ;
  • avoir une activité physique régulière ;
  • ne pas s’informer en continu. Les informations font grimper l’anxiété. Stress et angoisse sont inévitables en situation de confinement. Il est important de bien comprendre la différence entre ces émotions pour mieux gérer nos réactions.

Le stress est la réaction physiologique (celle du corps) qui nous permet de mobiliser nos ressources face à une situation inhabituelle.

L’angoisse est davantage une réaction diffuse liée à une peur indicible qui nous déborde totalement et qui nous empêche de contrôler nos réactions.

Les réactions sont à la fois physiques (tachycardie, sueurs, pâleur, malaise), mais aussi psychologiques (ruminations mentales, peur de la mort, inquiétude irraisonnable). Elles peuvent être visibles : crise de panique, pleurs, cris…

Elles peuvent être discrètes quand la personne angoissée ne dit rien, s’isole.

L’angoisse est normale dans une situation menaçante mais elle peut être invalidante. Dans ce cas : faites des exercices de respiration, du yoga… Il est préférable de privilégier, si vous le pouvez, des activités via internet. Vous pourrez ainsi vous décentrer plus facilement de vos pensées obsessionnelles, catastrophiques.

On connaît les dangers liés à l’hyper-connexion aux écrans. Nous sommes nombreux à être connectés en permanence. Comment éviter d’entrer dans un schéma dangereux pour la santé ? Les médias ont une grande responsabilité. Ils peuvent alimenter l’escalade de la peur ou diffuser des programmes d’informations factuelles rappelant aussi les événements positifs. C’est le moment aussi de revoir des films comiques !

Mais s’ajoute à cette situation de confinement le télétravail, la continuité pédagogique. Il s’agit donc de transformer son espace personnel en lieu de travail. Si le télétravail est choisi en dehors de temps de crise, la différence aujourd’hui est qu’il a été imposé dans un délai très court qui n’a pas permis à tous de bien s’organiser, en particulier pour avoir les supports de travail nécessaire (les dossiers des élèves, le matériel informatique adapté…). Assurer la continuité pédagogique en plein confinement, le défi est de taille. Les profs doivent réinventer leur enseignement, boucler le programme, amener les élèves au bac tout en rassurant les élèves et les familles. C’est une énorme charge mentale. 

Transformer son espace privé en lieu de travail n’est pas simple, surtout, si vous devez en parallèle vous occuper de vos enfants, eux aussi confinés. Vous devenez animateurs, profs pour vos élèves et vos enfants, et en plus vous devez gérer le quotidien… Dans l’idéal, il serait important de :

  • travailler dans un espace clos ;
  • définir des plages horaires de travail ;
  • garder le contact avec vos collègues (téléphone, mails, « pause-café » commune via Skype…).

Restez vigilant avec votre entourage et avec vous-même. Les symptômes peuvent prendre des formes très différentes. Observer les réactions inhabituelles comme l’irritabilité chez une personne de nature calme, c’est une alerte. N’hésitez pas à m’appeler, Murielle TURCHI, psychologue clinicienne au SNETAA-FO, au 06 19 79 32 30.