Une éducation qui cède un peu de sa priorité

Après les lycées, c’est maintenant au tour de l’ensemble des établissements scolaires d’être déclassés de leur label REP. C’est ce qu’a dévoilé la secrétaire d’État à l’Éducation, Nathalie Elimas, lors d’un entretien accordé au Parisien paru fin novembre.

Un système de contrats locaux d’accompagnement (CLA) doit prendre le relai entre le ministère de l’Éducation nationale et les établissements qui répondraient aux « profils prioritaires » et qui en feraient la demande. Les moyens seraient délivrés alors selon les besoins spécifiques de l’établissement demandeur après l’étude de son projet d’accompagnement des élèves et la prise en compte des indicateurs sociaux.

Une expérimentation doit être menée dans trois académies (Aix-Marseille, Lille, Nantes) à la rentrée 2021. La secrétaire d’État a déjà annoncé que « les REP + ne devaient pas être (encore) inquiétés », mais elle précise que « pour l’année 2021, la carte des REP demeure aussi ». Cette carte ne tient donc qu’au fil d’une ultime année scolaire… Des contrats entre les établissements et le rectorat, d’une durée de trois ans, vont être lancés avec une possibilité de prolongement « si besoin ». Mais l’objectif visé serait une possible généralisation dès la fin de la première année d’expérimentation, en 2022.

Le recul sur la mise en place de ce système sera donc très court. Même si dans ces conditions les lycées, notamment les LP, pourraient prétendre à un accès à ce système de contrat, il est encore loin du compte d’un suivi pérenne des établissements les plus fragiles tant le risque de mise en concurrence des établissements pour obtenir des moyens est grand.

Le SNETAA-FO a toujours revendiqué le retour dans l’éducation prioritaire des établissements qui s’y trouvaient jusqu’en 2015 ainsi que l’entrée de tous les établissements qui en feraient la demande. C’est ce que nous avons porté dans l’audience accordée au SNETAA par la secrétaire d’état.