Au revoir mesdames Oudéa-Castéra et Grandjean !

Bonjourrrrr madame la ministre, BELLOUBET…

Le ministère de l’Éducation nationale, si cher au président Macron et à son Premier ministre, a une nouvelle pilote en la personne de Nicole Belloubet.

Après l’annonce de Gabriel Attal de garder avec lui à Matignon ce ministère qui fut son dernier tremplin, l’idée du Président d’investir la ministre des Sports puis envisager Bayrou qui n’avait pas l’assentiment du nouveau Premier ministre, le Président de la République a fini par nommer l’ancienne garde des sceaux, ancienne rectrice de l’académie de Limoges puis de Toulouse. On se souvient de son coup d’éclat, une démission avant d’être démissionnée, en arguant le défaut de moyens donnés par le ministre d’alors.

On ne peut que s’interroger sur la position qu’elle va adopter si elle poursuit les chantiers entamés par l’ex-ministre de l’Éducation nationale devenu Premier Ministre : chocs des savoirs, réforme du collège, réforme de l’enseignement professionnel, classes préparatoires à la seconde… Sera-t-elle toujours sensible aux manques de moyens ? Il semble déjà que les économies annoncées par Bruno Lemaire, ministre de l’Économie, ne paraissent pas l’affecter. Faudrait-il se leurrer quand la piètre réforme Grandjean-Macron entre en vigueur sur toutes les années de bac pro dès la prochaine rentrée de septembre ? Que des centaines de postes seront supprimés à la rentrée 2025 ? 

Déjà la ministre Belloubet se refuse de répondre au SNETAA ou de le recevoir : « Ça existe, ca, le SNETAA ? » Quand on se déclare « sociale-démocrate… tendance Jaurès », on imagine qu’on sait qui est Pierre Mauroy et ce qu’il a fait pour le pays ?

Une intersyndicale voie pro ? « C’est quoi ça ? Nan, je ne m’occupe pas du détail ! »… un détail de 700 000 jeunes, souvent ceux-là qui n’ont que pour patrimoine l’École en espérant qu’elle ne réserve pas ses ascenseurs sociaux aux autres, nés dans l’aisance… 

Aucune réponse ni au SNETAA ni à l’intersyndicale voie pro !!! Ça, c’est peu social, peu démocrate et très peu « tendance Jaurès ».« Qu’à cela ne tienne, pour ces fichus empêcheurs de tourner en rond, on va leur refourguer un haut-commissariat au chou farci… enfin à la formation et l’enseignement professionnels ! » ; « Et voilà. Maintenant, le ressort est bandé. Cela n’a plus qu’à se dérouler tout seul. C’est cela qui est commode dans la tragédie. » (Antigone de Jean Anouilh, monologue du chœur)

Pour l’heure et très concrètement, faute de savoir de quelle manière les six dernières semaines de la classe de terminale bac pro seront orchestrées, car, par exemple, les rectorats ont conservé comme repère les 26 semaines de cours. Cette disposition pourra-t-elle être pérenne ? Que se passera-t-il après les examens de mai ? Ces six semaines durant lesquelles nous ne savons toujours pas clairement ce qu’il adviendra aussi bien des élèves que des enseignants. Tout le monde semble s’en ficher comme de sa première chemise… ! Côté élèves, inscrits en grande majorité sur Parcoursup afin de poursuivre leurs études, rien ne les empêchera de partir en stage « rémunéré ». Et comme on leur promet de leur laisser le loisir de revenir dans nos classes quand bon leur semblera. Bah… Comment intégreront-ils un process déjà en cours ? Le ministère pense-t-il encore qu’il suffise d’avoir un nom d’enseignant sur une case Pronote pour pouvoir enseigner ? Et enseigner quoi ? Va-t-il entendre que seule une séquence construite peut avoir comme aboutissement l’acquisition de compétences ? « Des détails ! Des détails, vous dis-je ! ». Que la pédagogie mise en place par les PLP n’est réalisable que sur une logique qui permet à chaque élève d’avoir le temps d’évoluer positivement vers la réussite. « Pouah, pédago quoi ??? »

Et pendant ce temps, sur le terrain, il faut pourtant entrer en réflexion sur les DHG et la rentrée 2024.

La réforme de la classe de terminale qui s’installe met déjà à mal les collègues. Certains en poste depuis plusieurs dizaines d’années dans leur établissement se voient remerciés malgré leur implication et leur dévouement par une mesure de carte scolaire ou un complément de service. C’est donc aujourd’hui dans nos établissements qu’il nous faut réfléchir, se réunir en HMIS, pour organiser au plus près des PLP et des personnels de la voie pro la riposte !

Pour rappel, la DHG se construit en collaboration avec l’ensemble de l’équipe éducative selon la procédure initiée par le code de l’éducation (voir agenda du S1) ; ce n’est le fait d’aucun prince !

Le SNETAA dénonce ces grilles horaires qui suppriment 170 heures de cours aux élèves à qui il manque de tout et d’abord de bases scolaires.

Si feu le ministère délégué confondait toujours emploi et métiers, le SNETAA ne s’y trompe pas.

« Allez, le temps est cher : il le faut employer » disait Racine. Nous nous y employons fermement même si on nous pousse dans le désert, dans un impensé et qu’on laisse l’enseignement professionnel dans un fichu merdier (pardon !).